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ISSN 2753-4812
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Commentaire sur la prière Düsoum Sangyé

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L’élucidation des paroles adamantines

Un commentaire sur la prière Düsoum Sangyé adressée au Guru

par Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö

Né-du-Lotus, Noble Lotus,
Roi des Lotus : je m’incline devant toi.
Ḍākinīs, accordez-moi la permission
De dévoiler ces mots adamantins!

La prière Düsoum Sangyé peut s’expliquer de trois façons :

  1. selon son sens externe, ou littéral;
  2. selon son sens interne, ou caché;
  3. selon son sens secret, ou ultime.

1. Le sens externe, ou littéral

Nous allons donc expliquer cette prière qui commence par « Personnification des bouddhas du passé, du présent et du futur, Guru Rinpoché » (dü soum sangyé gourou rinpoché). À l’aube du temps, alors qu’il n’y avait ni êtres sensibles ni bouddhas, se trouvait l’enseignant, le dharmakāya Samantabhadra, l’ancêtre du saṃsāra et du nirvāṇa. Par ses bénédictions apparurent les cinq familles de sambhogakāya, et à partir d’elles, un amoncellement proprement infini de terres pures, comme Ghanavyūha. Alors, les suprêmes émanations en nirmāṇakāya paisibles et courroucés, vidyādharas, vīras et yoginīs, apparurent sous une infinité de formes pour enseigner aux disciples conformément aux capacités inférieures ou supérieures de ces derniers.

Comme le proclament les paroles adamantines du Guru : « “Padma spontané”, c’est ainsi qu’on m’appelle… »[1]. Une de ses innombrables manifestations est apparue sur Jambu, qui est l’un des quatre continents de ce monde[2]. À l’ouest du siège de vajra, au centre de Jambu, se trouve Uḍḍiyāna, qui en apabhraṃśa signifie « le pays des danseurs célestes ». Et ce fut sur le grand lac de Sindhu, au nord-ouest d’Uḍḍiyāna (déformé en « Orgyen ») que ce grand maître a pris naissance miraculeusement.

Les biographies libératrices et exemplaires du Guru recensent un nombre inconcevable d’actes; en particulier, il a réalisé une infinie variété d’actions bénéfiques pour les êtres et les enseignements au Tibet, le pays des neiges. En l’une de ces occasions, le Maître a accordé à ses disciples principaux – notamment le Roi du Dharma et ses héritiers – cette prière de vers adamantins, le son même de la dharmatā. On peut expliquer le sens de cette prière de la façon suivante.

Le Guru englobe toutes les qualités d’abandon et de réalisation des bouddhas (sangyé) des trois temps (dü soum), à savoir, ceux qui vinrent dans le passé, ceux qui demeurent dans le présent, et ceux qui viendront à l’avenir. Il est une manifestation de chacun de ces tathāgatas qui ont parachevé le double bienfait, et il en incarne les bénédictions. Les qualités de ce précieux maître (gourou rinpoché) de l’Uḍḍiyāna sont donc comme celles d’un puissant roi qui exauce tous les souhaits. Il a le pouvoir d’accorder sans le moindre effort tous les siddhis (ngödroub kün) ordinaires et suprême, pour cette vie et les suivantes. Ainsi, le Guru est un seigneur (dak) dont la gloire est universelle parmi tous les êtres du saṃsāra et du nirvāṇa. Inégalée est sa capacité d’accorder les siddhis aux personnes fortunées qui sont remplies de foi et de dévotion.

Parmi les innombrables noms qui lui sont donnés dans les différents mondes, extérieurement il est d’abord Padmasambhava, le grand maître de l’Uḍḍiyāna.

Intérieurement, comme le Guru a transcendé tous les phénomènes contaminés et complètement surmonté toutes les formes d’attachement qu’on puisse trouver dans les trois mondes, il est parvenu à la pleine maîtrise du royaume de la grande félicité (déwa chenpö) unifiée et insurpassable. Par conséquent, il est supérieur à tous les êtres ordinaires, aux śrāvakas, aux pratyekabuddhas et aux bodhisattvas, et sa réalisation ne fait qu’un avec celle de tous les tathāgatas. C’est aux pieds (zhab) d’un tel être que nous nous prosternons avec dévotion.

Secrètement, il dissipe tous les obstacles (barché kün sel), qu’ils soient au niveau extérieur (les huit ou seize dangers), intérieur (les concepts apparentés aux cinq poisons, et les maladies nuisibles et les esprits néfastes qu’ils engendrent), ou secret (les blocages des canaux, vents et bindus). Le Guru qui triomphe de nos ennemis, les quatre māras (düdul), est totalement courageux; c’est un Puissant Roi courroucé (drakpo tsal), majestueux dans sa victoire sur tous les fronts. Bien que sa paix [intérieure] demeure inébranlable, par compassion il apparaît aux êtres indociles sous un aspect extrêmement féroce, incarnant la force et le pouvoir de tous les rois courroucés.

Avec tout notre cœur, nous prions (solwa deb so) le Guru, le grand maître de l’Uḍḍiyāna : « Inspire-nous avec les bénédictions (jingyi lab tou sol) de tes corps, parole et esprit éveillés et adamantins! Fais mûrir et libère notre esprit! Pacifie sans exception tous ces obstacles externes, internes et secrets (chi nang sangwé barché zhiwa dang) qui entravent l’accomplissement de l’éveil! Que toutes nos aspirations (sampa), particulièrement celles qui sont en accord avec le Dharma – tout ce qui est bon et sensé pour cette vie et les suivantes – se réalisent sitôt formulées, sans qu’il nous soit nécessaire de multiplier les efforts. Que ces aspirations s’accomplissent spontanément (l’ün gyi droubpar jingyi lob), avec autant de naturel et d’aisance que les rivières se jetant dans la mer! » En priant de la sorte, nous invoquons le vœu sacré du Guru.

2. Le sens interne, ou caché

[À ce niveau], « trois temps » (dü soum) fait référence à la structure interne du corps physique adamantin. Passé désigne le réchauffement et la diminution ou le déclin des composantes essentielles[3] causés par les vents solaires. Ces derniers circulent dans le canal rasanā, l’un des trois principaux canaux, celui-ci étant rouge et situé du côté droit. Passé désigne donc l’épuisement du [vent] solaire vicié. Présent fait référence à la croissance des composantes essentielles, ou à l’apaisement et au rafraîchissement de leurs aspects grossiers, sous l’action des vents lunaires qui circulent dans le canal lalanā blanc, côté gauche. Ainsi, présent indique l’établissement et la croissance de l’aspect lunaire, ce qui engendre la félicité[4]. Enfin, les vents de sagesse circulent dans rāhu, le canal central appelé également avadhūti. Futur signifie que les bindus et l’esprit qui dépend des vents ont pénétré dans rāhu, et que les vents solaires et lunaires ont ainsi été consommés, de sorte que la grande sagesse non conceptuelle voit le jour en nous.

De plus, l’élément blanc et pur [du corps physique adamantin] est le corps de vajra des bouddhas; l’élément rouge est la parole adamantine éveillée; et la non-conceptualité est l’esprit adamantin éveillé. Voilà le bouddha (sangyé) dont la pureté est primordiale et naturelle, le précieux maître (gourou rinpoché) qui est chargé de toutes les qualités de l’éveil et qui transcende tout ce qu’il faut atteindre ou abandonner. En ce temps [primordial], ce grand être demeure intrinsèquement au-delà de toute croissance ou décroissance – au-delà de tout transfert ou changement.

Sur la voie, on applique les instructions clés au corps physique adamantin, constitué des canaux et des vents et bindus qui y circulent. Ce faisant, toutes les qualités des voies et bhūmis sont instantanément produites et parachevées. Que ces qualités soient primordialement et spontanément parfaites, sans qu’on ait à les chercher ailleurs, voilà qui est précieux (rinpoché). En outre, le maître de tous les siddhis (ngödroub kün dak) suprême et ordinaires est grande félicité (déwa chenpo) [laquelle est produite de la manière suivante]. Sous le nombril réside l’essence de l’élément rouge, ou la chaleur interne (caṇḍālī), sous la forme d’un trait « a » (), dont la nature est celle du feu. Au sommet de la tête réside l’essence de l’élément blanc sous la forme de la syllabe haṅ (ཧྃ), dont la nature est celle d’un nectar lunaire[5]. En attisant le feu de félicité par le flamboiement et l’égouttement, un grand ravissement sublime et immuable envahit le corps et l’esprit tout entier, les baignant de plaisir. La sagesse symbolique naît ainsi dans le corps; une fois qu’on s’y est parfaitement familiarisé, la sagesse ultime (à laquelle renvoie le symbole) se manifeste vigoureusement en nous.

Quand on pratique de la sorte, les entraves et obstacles (barché) qui dérèglent les canaux, vents et bindus sont tous dissipés (kün sel), et les démons tordus des vents impétueux du lalanā et du rasanā sont conquis (dü dul). En appliquant ces puissants exercices yogiques au corps physique adamantin afin d’en purifier naturellement les canaux, [on fait intervenir le corps, la parole et l’esprit]. Physiquement : le flot, l’envol, l’épuisement et la tombée. Verbalement: la pratique des souffles (« ha ») longs et courts et le recours aux hūṃ. Mentalement : l’application des points clés. Purifier ainsi les vents stoppe net les pensées dans le canal avadhūti.

La familiarisation avec cet entraînement mène le corps, la parole et l’esprit à leur maturité – celle des trois vajras spontanés. Cette cité du corps adamantin incarne les gurus externe, interne et secret. Le Hevajra appelle cela la « grande sagesse », et Le Filet magique [de Vajrasattva], miroir [de tous les secrets] parle quant à lui du « bindu indestructible ». Le maṇḍala tout entier des déités de la pratique externe du Barché Künsel est physiquement présent et généré comme tel. Cette explication est conforme à l’étape de création du Mahāyoga. Le maṇḍala de la pratique intérieure de Déwa Chenpo et de Sampa Lhündroup est présent dans les canaux et bindus : c’est l’optique de l’Anuyoga. Enfin, la pratique secrète – le courroux spontané de Dorjé Drakpo Tsal – se manifeste comme le maṇḍala de l’authentique dharmatā indissociable de la présence éveillée. Cette explication-là s’inscrit dans la perspective de l’Atiyoga. Dans cette section, j’ai voulu expliquer les pratiques de la phase de création des trois yogas, et faire un lien entre ces pratiques et le sens caché de la phase d’achèvement.

3. Le sens secret, ou ultime

Ici, les trois temps (dü soum) concernent le corps, la parole et l’esprit. Le passé se reflète dans l’impermanence du corps, qui est sujet à la naissance et à la mort. Le présent se reflète dans la parole – l’inspiration et l’expiration qui permettent le maintien du corps et de l’esprit. Enfin, l’esprit sert de base à la prolifération des concepts à venir et engendre l’existence cyclique. Ainsi enseigne-t-on leur importance relative.

Dans le quatrième temps qui transcende ces trois temps (dü soum), celui de l’égalité, réside le seigneur de la base originelle, le glorieux bouddha (sangyé) manifesté de lui-même, l’ancêtre de tous les tathāgatas, le Guru (gourou) Samantabhadra. Il est omniprésent et libre de tout entrave et de tout obscurcissement. C’est la personnification universelle de la sagesse du dharmadhātu, puisqu’il imprègne l’intégralité du saṃsāra et du nirvāṇa et transcende toute caractéristique; de la sagesse semblable au miroir, parce que la clarté de sa parole met en lumière tous les phénomènes du saṃsāra et du nirvāṇa; de la sagesse de l’égalité, puisque l’existence et la paix sont pour lui d’une saveur unique; et de la grande sagesse du discernement, puisqu’il distingue tous les phénomènes. Il est originellement et naturellement pur, ses qualités sont entières depuis le tout début, et il est donc précieux (rinpoché).

Les siddhis, c’est-à-dire les accomplissements (ngö droup), font référence à la sagesse tout-accomplissante du Guru, et impliquent que ce grand être (kün dak) procure un bienfait intégral à tous les êtres du saṃsāra et du nirvāṇa. Le roi de la présence éveillée qui se connaît elle-même, l’enseignant Lumière Immuable, a l’aspect suprême. Il demeure dans la dimension de la sphère unique, la perfection du saṃsāra et du nirvāṇa, la grande félicité (déwa chenpo) perpétuelle. Ainsi, le tantra de la Grande Perfection intitulé La Révélation de la bodhicitta : Réalité pure et parfaite[6] dit qu’il est « né de lui-même » et l’appelle « la dharmatā ».

Sur la voie, les obscurcissements diminuent grâce aux instructions essentielles du maître et au réveil de nos propres propensions karmiques. Alors, la présence nue peut être introduite directement et faire l’objet d’une décision ferme, ce qui engendre la confiance dans la grande libération naturelle[7]. En mettant en pratique ces trois points clés, toutes les qualités des trois kāyas et les visions pures de la voie augmenteront jusqu’à atteindre la perfection et s’absorber dans l’espace qui embrasse tout. Quand elles se dissolvent dans la grande luminosité intérieure, on s’empare de la citadelle de la grande sagesse lumineuse, limpide et subtile dans la sphère du précieux accomplissement spontané[8].

Quand on acquiert la réalisation, l’expérience et la confiance à l’égard de la dharmatā, on conquiert l’ennemi qu’est le fait de se cramponner stupidement à l’éternalisme et au nihilisme, et l’on détruit l’assise des trois mondes de l’existence. Ici, la référence aux māras () ennemis signifie que les māras sont domptés (dul) de l’intérieur, et que les pensées servant de base à la saisie dualiste sont vaincues par la présence éveillée. Ce féroce vajra de la présence éveillée est le yidam inné, le Puissant Roi courroucé (drakpo tsal). On parvient ainsi au suprême niveau d’un hérouka pleinement éveillé – un enseignant jeune, brave, puissant. Dans le tantra intitulé La Parfaite profondeur de la sagesse primordiale[9], ce fruit sacré est qualifié de « primordialement présent ».

Les trois premières lignes de cette prière peuvent se comprendre respectivement à la lumière des sections de l’esprit (sem dé), de l’espace (long dé) et des instructions essentielles (mengak dé)[10]. Les trois lignes restantes, si l’on se penche sur le sens littéral et qu’on en donne une explication générale, évoquent les réalisations sur les voies des deux dernières sections[11], une invocation des bénédictions (jin gyi lab) du Guru [pour parvenir à ces réalisations], et la requête de ces siddhis (ngödroub). Ainsi se conclut l’explication globale de la prière, conformément à ses sens général, caché et ultime.

Voici maintenant une explication de la concordance avec les syllabes sacrées[12]. Le premier vers de la prière représente la syllabe « e », l’élément de l’espace, qui apparaît sous forme triangulaire et symbolise l’espace de la reine adamantine. C’est la mère qui donne naissance à tous les vainqueurs, en d’autres mots, le Guru (gourou). Le deuxième vers représente la syllabe « vaṃ », l’élément de l’eau, qui prend la forme d’un vajra et apparaît en tant que père ou moyen engendrant la grande félicité (déwa chenpo). Le troisième vers représente la syllabe « ma », l’élément feu, dompteur des hordes de démons (dü dul) masculins et féminins – māras, yāmas, mamos, rākṣasas, bhūtas et asuras. Le grand et féroce hérouka, le Puissant Roi courroucé (dorjé drakpo tsal), est antérieur à la syllabe « ma », et il piétine les foules d’esprits arrogants avec une fureur extrême. Le quatrième vers et les suivants représentent la syllabe « yā », l’accroissement de l’élément du vent, qui suscite et rassemble les qualités des voies et bhūmis. Cela démontre comment on parvient au niveau sacré de la maîtrise – comment l’on devient un roi ou une reine du Dharma, pour qui le double bienfait s’accomplit spontanément.

Si vous récitez cette prière sans distraction, les bénédictions baigneront bientôt votre être tout entier, puisque la compassion du maître Padmākara est prompte. Comme il l’a lui-même dit[13] :

Me voir, c’est voir tous les bouddhas.
Accomplir ma pratique, c’est accomplir celle de tous les bouddhas.
Je suis la personnification de tous les sugatas.

Et :

Si vous m’adressez des prières ferventes,
Pleines de dévotion envers le Né-du-Lotus d’Uḍḍiyāna,
Alors, sachez-le : je viendrai à vous.
Je viendrai, incapable de résister!

De même, le colophon du troisième chapitre de la Lé’ou Dünma, intitulé « La Prière sollicitée par la ḍākinī Yéshé Tsogyal[14] », explique comment une telle prière comblera les besoins et exaucera les souhaits de tous les êtres.

Moi, Péma Yéshé Dorjé,
J’ai écrit cette brève explication
Aussitôt qu’elle m’est venue à l’esprit
Le vingt-cinquième jour du sixième mois de l’année de l’Oiseau d’Eau[15].


| Traduit en français par Vincent Thibault (2023) sur la base de la traduction anglaise de Samye Translations (Stefan Mang et Peter Woods, 2021).


Bibliographie

Édition tibétaine

'Jam dbyangs chos kyi blo gros, "gu ru'i gsol 'debs dus gsum sangs rgyas kyi 'grel pa rdo rje'i tshig gi sbas 'byed/" dans 'Jam dbyangs chos kyi blo gros kyi gsung 'bum. 12 vols. Bir : Khyentse Labrang, 2012. W1KG12986. Vol. 9 : 129–139.

Sources secondaires

Düdjom Rinpoche, The Concise Benefits of the Festival of the Tenth Day. Trans. Rigpa Translations, 2013. Lotsawa House.

Garab Dorjé, The Three Statements that Strike the Vital Point. Trans. Rigpa Translations, 2010. Lotsawa House.

Jamgön Kongtrul, Light of Wisdom, Vol. III. Traduit par Erik Pema Kunsang. Hong Kong : Rangjung Yeshe Publications, 2017.

Jamgön Kongtrul, The Treasury of Knowledge, Book 6, Part 4: Systems of Buddhist Tantra. Traduit par le Kalu Rinpoché Translation Group. Ithaca, New York : Snow Lion Publications, 2005.

Mipham Rinpoche, White Lotus: An Explanation of the Seven-line Prayer to Guru Padmasambhava. Traduit par The Padmakara Translation Group. Boston : Shambhala, 2015.

Zangpo Drakpa. Le'u Dünma—The Prayer in Seven Chapters to Padmakara, the Second Buddha, Chapter Three: The Prayer Requested by Khandro Yeshé Tsogyal. Trans. Rigpa Translations, 2010. Lotsawa House. Version française : Lé’ou Dünma – La prière en sept chapitres à Padmakāra, le Second Bouddha, Chapitre 3 : « La Prière sollicitée par la dâkinî Yéshé Tsogyal ».

Version: 1.0-20231219


  1. On peut trouver la citation intégrale au début du texte de Kyabjé Dudjom Rinpoché traduit en anglais sous le titre The Concise Benefits of the Festival of the Tenth Day. Selon Dudjom Rinpoché, elle provient du tantra-racine du Lama Gongdü dont le titre pourrait se traduire par quelque chose comme « Pile de tiges de lotus ». On trouve la même citation dans White Lotus de Mipham Rinpoché (voir : Mipham Rinpoche, 2015, p. 28).  ↩

  2. Selon le modèle traditionnel, où quatre « continents » entourent le Mont Mérou.  ↩

  3. « Composante essentielle » (khams) est ici synonyme de bindu (thig le). Voir Mipham Rinpoche, 2015, p. 100, note 72.  ↩

  4. On établit ici un parallèle entre la trajectoire du soleil et de la lune à l’extérieur et le mouvement intérieur des vents au sein du corps. La traduction anglaise de ce segment s’inspire de la traduction d’un passage similaire dans White Lotus (Mipham Rinpoche, 2015, p. 59, Padmakara Translation Group). Pour plus de détails sur la circulation des vents, voir l’explication de l’initiation secrète dans Jamgön Kongtrul, 2017. Voir aussi : Jamgön Kongtrul, 2005, p. 179 et les notes.  ↩

  5. Selon Jokyab Rinpoche (Jamgön Kongtrul, 2017, note 52), la syllabe haṅ, qui désigne la félicité suprême, a quatre caractéristiques. Elle est 1) blanche comme la lune d’automne; 2) brillante comme une lampe à l’huile de sésame; 3) ronde comme un œuf d’oiseau; 4) sur le point de fondre comme du mercure. Par ailleurs, Jamgön Kongtrul mentionne qu’on peut simplement visualiser un bindu avec ces caractéristiques, plutôt que la syllabe proprement dite.  ↩

  6. rdzogs chen chos nyid byang chub sems rnam dag ston pa'i rgyud.  ↩

  7. Voir « Les trois mots frappant dans le mille » de Garab Dorjé, dont une traduction anglaise est disponible ici : The Three Statements that Strike the Vital Point.  ↩

  8. Une référence à l’accomplissement final de la pratique de l’Atiyoga, l’épuisement de tous les phénomènes dans la dharmatā.  ↩

  9. ye shes gting nas rdzogs pa’i rgyud, un tantra du Dzogchen.  ↩

  10. C’est-à-dire, les trois catégories de l’Atiyoga.  ↩

  11. Autrement dit, la section de l’espace et la section des instructions essentielles ou préceptes.  ↩

  12. Ce qui suit est une explication de la célèbre phrase « evaṃ mayā śrūtam » (« Voici ce que j’ai entendu »), qu’on trouve en guise d’introduction dans la plupart des sūtras et tantras. Selon les enseignements tantriques, chacune des syllabes (e-vaṃ ma-yā) recèle un sens plus profond, comme le démontre ici l’auteur.  ↩

  13. Jamyang Khyentsé ne donne que les premiers mots des deux citations qui suivent. Pour plus de clarté, nous avons ajouté les mots qui manquaient. Les deux citations semblent provenir du Guide secret pour parvenir à l’accomplissement du maître (bla ma sgrub pa'i gsang them gnad yig). Voir aussi Mipham Rinpoche, 2015, pp. 37-38.  ↩

  14. Le colophon de La Prière sollicitée par la dâkinî Yéshé Tsogyal se lit comme suit : « Prie de cette façon! Prie avec dévotion! Pour moi, Padmākara, il est uniquement question d’être bénéfique aux êtres. Tenu par le lien sacré, je reviendrai au Tibet. J’accorderai directement des prophéties à celles et ceux qui ont foi. Pour ce qui est de cette prière, le fait de raconter son histoire t’inspirera. Quand tu constateras ses précieuses qualités, une foi profonde naître en toi. Quand cette foi évoluera en une dévotion et une confiance inébranlables, mes bénédictions pénétreront ton être et te transformeront. Si ton esprit est dépourvu du moindre doute, tous tes souhaits pourront se réaliser. »  ↩

  15. C’est-à-dire le mardi 15 août 1933.  ↩

Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö

Guru Padmasambhava

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