Introduction à Chimé Pakmé Nyingtik
Introduction à Chimé Pakmé Nyingtik
par Gyurme Avertin
Chimé Pakmé Nyingtik (‘chi med ‘phags ma’i snying thig), « L’essence du cœur de la sublime Dame d’immortalité », est l’un des termas les plus célèbres et les plus révérés de Jamyang Khyentsé Wangpo (1820–1892). Son pouvoir et ses bénédictions sont tels qu’ils ont permis à plusieurs des plus proches disciples de Khyentsé Wangpo, y compris Jamgön Kongtrul Lodrö Tayé (1813–1899) et les quatorzième et quinzième Karmapas, d’écarter les obstacles à leur longévité et à leurs activités. Selon une prophétie, n’eût été cette pratique, la vie de Jamgön Kongtrul aurait été semée d’embûches et beaucoup plus courte. Plus récemment, Chimé Pakmé Nyingtik fut une pratique centrale pour des personnalités de premier plan, dont Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö (1893–1959), Dudjom Rinpoché (1904–1987), Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910–1991) et Trulshik Rinpoché (1924–2011). Ce serait aussi la pratique de cœur de Sa Sainteté Sakya Gongma Trichen Rinpoché.
Le cycle de Chimé Pakmé Nyingtik est un trésor de l’esprit (dgongs gter) révélé par Jamyang Khyentsé Wangpo en 1855. Un matin, juste avant l’aube, Jamyang Khyentsé Wangpo a eu une vision de Tārā blanche, la Roue qui exauce les souhaits, alors qu’il méditait sur elle. Tārā s’est dissoute en lui, suscitant chez lui une expérience profonde. Quand il est sorti de cet état, Śrī Siṃha, Vimalamitra et Guru Rinpoché – trois maîtres qui ont atteint le niveau d’un vidyādhara maître de sa longévité – lui sont apparus, et grâce à leurs bénédictions combinées, l’intégralité du cycle de Chimé Pakmé Nyingtik est entrée dans l’esprit de sagesse de Khyentsé Wangpo, « aussi clairement et distinctement qu’un reflet dans un miroir ». Khyentsé Wangpo a alors transcrit le sādhana avec l’aide de Vimalamitra qui a vérifié le manuscrit.
La biographie de Khyentsé Wangpo précise qu’il n’a pas transcrit tout le cycle, mais seulement le sādhana racine de même que le cycle de sādhana et d’instructions appelé Vima Ladroup (bi ma'i bla sbrub, « Le sādhana de Vimalamitra ») et ceux de Tārā blanche, Amitāyus et Uṣṇīṣayavijayā. Puis, il a pratiqué ces enseignements dans le plus grand secret pendant cinq ans avant de les transmettre.
Chimé Pakmé Nyingtik combine la pratique des trois déités de longévité : Tārā blanche, Amitāyus et Uṣṇīṣayavijayā. Une autre de ses caractéristiques est la forme hautement inhabituelle de l’union des déités, où la déité féminine (Tārā blanche) est la déité principale, et la masculine (Gargyi Wangchouk), son compagnon.
Pour en savoir plus
Jamyang Khyentse Wangpo, Jamgon Kongtrul Lodro Taye, Dilgo Khyentse Rinpoche, Jamyang Khyentse Chökyi Lodrö, & Tulku Orgyen Tobgyal. Sublime Lady of Immortality: Teachings on Chimé Phakmé Nyingtik. Hong Kong: Rangjung Yeshe Publications, 2021.
| Traduit en français par Vincent Thibault (2024) à partir de l’anglais.
Version : 1.0-20240425