Conseils tout simples
Conseils tout simples[1]
par Khenchen Ngawang Palzang
En général, puisque nous avons ce corps conditionné causé par nos mérites et démérites antérieurs, nous faisons l’expérience des conditions de cette vie comme [un mélange de] bonheur et de souffrance. Ce n’est pas sans rappeler les perceptions confuses provoquées par l’extrait de datura[2].
Pour comprendre l’inexorabilité des actions et conséquences, il est utile de lire les biographies de Maudgalapoutra[3] et du Petit Bossu[4].
Quand tu auras pris confiance dans l’échange du bien-être et de la souffrance[5] et dans l’inéluctabilité des conséquences des actions, tu comprendras que la souffrance est une aide qui t’incite à l’éveil, et que cette souffrance est dépourvue d’existence véritable, comme une illusion. Alors, si tu cultives l’habitude d’échanger le bonheur pour la souffrance, il est dit qu’un simple mal de tête en ce monde de Jambudvīpa peut purifier tout le karma qui causerait une existence infernale dans de nombreux kalpas. Ce principe se comprend à la lumière des paroles adamantines du Sougata, l’enseignant qui ne trompe jamais.
En effet, tu verras que la souffrance est comme une illusion au niveau relatif, et qu’ultimement, sa nature primordialement sans origine est la grande félicité libre d’élaborations conceptuelles.
Enfin, récite avec ferveur la Prière en sept lignes et le mantra du cœur du siddhi[6], tout en te remémorant les qualités éveillées du maître Guru Rinpoché. Si tu procèdes de la sorte, je peux garantir que tu ne deviendras pas un bossu !
| Traduit en français par Vincent Thibault (2024) sur la base de la traduction anglaise de Joseph McClellan (2024).
Bibliographie
Éditions tibétaines
mKhan po ngag dgaʼ. gSung ʼbum ngag dbang dpal bzang, vol. 2, pp. 43–44. Khreng tuʼu, nd. BDRC W22946.
mKhan po ngag dgaʼ. gSung 'bum kun mkhyen ngag gi dbang po, vol. 1, pp. 120–121. sNga ʼgyur kaḥ thog bcu phrag rig mdzod chen moʼi dpe tshogs. Khreng tuʼu: Si khron mi rigs dpe skrun khang, 2017. BDRC W4CZ364088.
Sources secondaires
Hecker, Hellmuth. “Maha-Moggallana.” AccesstoInsight.org, 1994. Accessed Sept. 19 2022. Accesstoinsight.org/lib/authors/hecker/wheel263.html
Lozang Jamspal and Kaia Tara Fischer trans. The Hundred Deeds (Karmaśataka). 84000: Translating the Words of the Buddha. Toh 340. 2022. https://read.84000.co/translation/toh340.html
Ray, Reginald A. Buddhist Saints of India: A Study in Buddhist Values and Orientations. Oxford: Oxford University Press, 1994.
Version : 1.0-20240913
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Une traduction littérale du titre donnerait quelque chose comme « Conseils demandés par plaisanterie », ce qui nous semble inutilement déroutant. À noter aussi que dans la vieille édition, rtsed mor (« enjoué » ou « badin ») est orthographié rtse mor (« sur le pic »). ↩
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Le Datura metel en latin, ici sous une forme orthographique indienne, dha dhu ra (parfois da dhu ra ou dattūra), est une plante hallucinogène extrêmement puissante. Dans l’édition de 2017, le terme est orthographié rda rda ra. ↩
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Alias Maudgalyāyana, l’un des plus importants disciples du Bouddha Śākyamuni. Il était réputé pour ses pouvoirs miraculeux. Sa biographie raconte comment il fut initialement attiré par le Bouddha et devint un « entré dans le courant » quand il entendit la dhāraṇī de la « Noble essence de la production conditionnée », ye dharmā hetu prabhavā hetun teṣāṃ tathāgato hy avadat teṣāṃ ca yo nirodha evaṃ vādī mahāśramaṇaḥ. « Ces phénomènes produits par des causes, le Tathāgata en a révélé les causes ; de même, leur cessation fut également enseignée par le Grand Śramaṇa. » D’autres sources soulignent que Maudgalyāyana s’en remettait à la pratique de la dévotion et des offrandes aux bouddhas (Ray, 231). ↩
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sgur chung, en tibétain. « Une petite personne avec la colonne courbée. » Il s’agit d’un « moine de l’ordre du Bouddha. Les méfaits qu’il avait commis envers sa mère dans une vie antérieure lui ont fait vivre une série d’existences infernales. Quand il obtint enfin une naissance humaine, il avait une colonne vertébrale courbée et il souffrait de la faim. Toutefois, bien que sa vie fût inconfortable, il put prendre l’ordination et recevoir des enseignements, avant de boire un gruau aux cendres et de passer dans le parinirvāṇa. » (Lozang Jamspal, 2.509–571, g.525) ↩
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Référence à la pratique du tonglen. ↩
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Oṃ āḥ hūṃ vajra guru padma siddhi hūṃ. ↩