Note à moi-même
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Note à moi-même[1]
par Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö
Je m’incline aux pieds du guru, mon père spirituel.
Accepte-moi en tout temps dans ta compassion !
Ce corps, maison empruntée par les quatre éléments,
Ne dure qu’un moment et se détériore vite.
La vie est aussi impermanente qu’une goutte de rosée sur un brin d’herbe.
L’ennemi – le féroce et démoniaque Seigneur de la Mort –
Montre déjà son ombre, prêt à me recevoir.
Le lourd fardeau des actes négatifs que j’ai commis,
J’aurai à le porter en esprit, dans ma conscience, quand je m’en irai.
Je devrai abandonner mes chers amis et compagnons,
Et serai incapable d’emporter les biens que j’ai accumulés[2].
Au moment de partir on ne sait où,
Je serai poussé par les vents impétueux du karma.
Viendront alors les indicibles hallucinations de Yama :
Quel abysse terrifiant que celui des trois poisons !
La souffrance des mondes inférieurs est intolérable.
J’y pense et voilà que mon cœur se met à trembler…
Plus j’y réfléchis, plus je me rappelle le maître.
Quand ce karma se manifestera, seul l’enseignant
Pourra être mon refuge ; je sollicite donc sa compassion !
Ô maître, mon seul et unique père, je t’appelle :
Pose sur moi ton regard aimant !
Je t’en prie : accueille ce dévoyé dans ta compassion.
Bénis-moi afin que mon esprit se tourne vers le Dharma.
Ô, cher maître … Prends soin de moi !
Jamyang Chökyi Lodrö a écrit ceci en guise de rappel pour lui-même le quinzième jour du quatrième mois de l’année du mouton d’eau.
| Traduit en français par Vincent Thibault (2023) sur la base de la traduction anglaise d’Adam Pearcey (2023), qui remerciait la Khyentse Foundation et le Tertön Sogyal Trust pour leur généreux soutien.
Bibliographie
Édition tibétaine
'Jam dbyangs chos kyi blo gros. 'Jam dbyangs chos kyi blo gros kyi gsung 'bum. 12 vols. Bir, H.P. : Khyentse Labrang, 2012. (W1KG12986). Vol. 8 : 283–284.
Version : 1.0–20230620