Conseils à Damngak Gyatso
Conseils à Damngak Gyatso de Do
par Yukhok Chatralwa Chöying Rangdrol
Lama vénéré,
Premièrement, puisque ce corps humain – le support des qualités de la liberté – est difficile à obtenir, nous devons détourner nos pensées des affaires de cette vie.
Deuxièmement, puisque même quand nous avons obtenu ce qui est difficile à trouver, la mort peut si facilement survenir, nous devons cesser de croire à la pérennité des choses.
Troisièmement, puisque les effets de nos actions nous suivront à coup sûr après la mort, nous devons nous détourner des actes néfastes.
Quatrièmement, comme toute naissance dans le saṃsāra, qu’elle soit inférieure ou supérieure, a pour nature la souffrance, nous devons cesser toute quête des royaumes supérieurs.
Cinquièmement, puisque toutes les qualités des états supérieurs et la parfaite excellence de la libération proviennent d’une pratique vertueuse, nous devons employer le corps, la parole et l’esprit à ce qui est bénéfique.
Sixièmement, puisque le guide sur le chemin est le maître bienveillant, nous devons lui plaire et le servir des trois façons, et considérer tout ce qu’il fait comme étant le Dharma.
Voilà ce qu’on nomme les six phases des préliminaires ordinaires (extérieurs).
Premièrement, comme le fondement de tous les vœux consiste à prendre refuge, nous devons rechercher la protection des Trois joyaux.
Deuxièmement, puisque c’est la grande voie suivie par tous les bodhisattvas, fils des Vainqueurs, nous devons éveiller en nous la motivation de la bodhicitta.
Troisièmement, comme les méfaits et les obscurcissements entravent notre cheminement, nous devons nous efforcer de visualiser le maître sous la forme de Vajrasattva et réciter son mantra.
Quatrièmement, puisque compléter les accumulations réunira les circonstances favorables, nous devons offrir le maṇḍala des trois kāya.
Cinquièmement, comme la source de toute souffrance est l’attachement au moi, nous devons surmonter l’illusion du passé, du présent et de l’avenir causée par l’ignorance et l’attachement à la réalité des phénomènes, en la tranchant (chöd) complètement au sein de l’espace de la réalité absolue.
Sixièmement, comme tous les accomplissements ordinaires et suprêmes découlent de la méditation sur le maître, nous devons accomplir l’essence de toutes les pratiques : la phase de développement, par laquelle tout ce qui existe et apparaît est vu comme la manifestation du maître, et la phase de perfection, par laquelle notre esprit fusionne inséparablement avec son esprit de sagesse.
Voilà ce qu’on nomme les six phases des préliminaires extraordinaires (intérieures).
Enfin, puisque la pratique du transfert (p’owa) peut nous secourir sur la voie, nous devons laisser l’esprit se poser et lui permettre de fusionner inséparablement avec l’esprit de sagesse du maître. C’est le transfert souverain – un point crucial extrêmement profond que nous devons toujours garder à l’esprit !
Ces conseils ont été offerts à Damngak Gyatso de Do par Chöying Rangdrol. Puisse la vertu abonder !
| Traduit en français par Vincent Thibault (2018) à partir de la traduction anglaise d’Adam Pearcey (2013).