Manuel pour la pratique de kyerim à l'usage des débutants
Une explication claire, simple et concise des phases de développement et d’achèvement à l'intention des débutants
par Shéchen Gyaltsab Gyurmé Péma Namgyal
Namo guru-vajra-satvāya
A l'unique chose qui est la véritable nature de tout,
La luminosité, la nature inconditionnée de l'esprit,
Le danseur qui déploie le filet illusoire de l'union,
Je rends hommage et vais à présent expliquer brièvement comment la réaliser.
A ceux qui ont la chance extraordinaire de s’intéresser au Mahāyāna, qui ont soigneusement entraîné leur esprit au renoncement et à la bodhicitta par la voie des véhicules communs, dont l'esprit a été mûri par les quatre transmissions de pouvoir, qui maintiennent le samaya et qui souhaitent s'entraîner sur la voie des deux phases de développement et d’achèvement, je présente l'explication suivante :
En général, la phase de développement présente quatre caractéristiques particulières :
- Le rituel particulier, l'application des rituels de la phase de développement tels qu'ils sont enseignés dans les tantras.
- Le fruit particulier et spécifique, la capacité de développer le pouvoir du mantra.
- L'essence particulière, la nature de l'union de la félicité et de la vacuité.
- La fonction particulière, le mûrissement du pratiquant pour la phase d’achèvement.
La phase d’achèvement présente trois caractéristiques particulières :
- La cause particulière, l'activation des points vitaux du corps de vajra.
- La fonction particulière, la purification des canaux subtils, des souffles subtils et des gouttes essentielles dans le canal central.
- La forme particulière, l'union de la félicité et de la vacuité dans laquelle la félicité co-émergente est identique à la forme vide.
Ces points ainsi que d'autres sont enseignés dans les tantras infinis du Mantrayāna insurpassable des écoles Sarma et Nyingma ainsi que dans les instructions cruciales quintessentielles de yogis suprêmement accomplis.
Ceux qui pratiquent les deux phases devraient s'entraîner sur la voie authentique de la perfection exacte, tout comme l’expliquent ces profonds enseignements. Les débutants, en revanche, pourraient ne pas comprendre aisément ces points et les trouver difficiles à mettre en œuvre. Dans ce cas, ils devraient s’efforcer de s'en approcher en pratiquant au niveau de l’aspiration.[1]
En tant que pratiquant débutant, vous devriez d'abord terminer les aspects préliminaires communs et extraordinaires d'un rituel donné. Ensuite, lorsque vous arrivez à la partie principale de la pratique, la phase de développement, vous devriez avoir un certain niveau de compréhension et d'expérience de comment les objets sont purifiés, comment les tendances habituelles liées aux trois états de la mort, du bardo et de la naissance sont effectivement purifiées et comment adviennent les résultats de la purification, c’est-à-dire la perfection des qualités des trois kāya au sein de la base et le mûrissement qui ouvre l'accès aux voies supérieures de la phase d’achèvement. Une fois ces points connus, vous devriez vous entraîner à la cause, la mise en place du cadre des trois samādhi, au résultat, le développement du maṇḍala avec le support et ce qui est supporté et au point principal, l'entraînement à l’image claire de la déité et ainsi de suite, comme l'enseignent les manuels d'instructions.
L'expression dynamique sans entraves de la présence éveillée qui est l'union de la vacuité et de la compassion se manifeste sous la forme du mudrā du corps de la déité. Par conséquent, entraînez-vous à vous remémorer aussi clairement que possible l'apparence du support, l'incommensurable palais céleste et l'apparence de ce qui est supporté, les déités principales et leurs entourages avec les détails de leurs visages, de leurs mains, de leurs attributs, de leurs tenues, de leurs postures, etc. Même si, en tant que débutant, vous n’êtes pas immédiatement en mesure de développer le niveau de visualisation claire décrit dans les textes, ne vous découragez pas pour autant et ne cédez pas à l'espoir ou à la peur. Au contraire, augmentez progressivement la durée de la pratique en vous entraînant fréquemment et de façon répétée sur de courtes périodes. Lorsque vous vous entraînez ainsi et que la visualisation apparaît clairement, il suffit de la laisser telle quelle et de mettre de côté la pratique. De même, lorsque la visualisation n'est pas claire, laissez-la simplement telle quelle et mettez de côté la pratique.
Débarrassez-vous de la torpeur et de l'agitation, le poison de la concentration méditative et familiarisez-vous peu à peu avec la pratique. Une fois que vous avez acquis une certaine familiarité, appliquez, selon vos capacités, les instructions relatives à la dissipation des fautes, à l'accroissement et ainsi de suite, comme l'enseignent les manuels d'instructions sur la phase de développement de la pratique de la déité.
L’image claire, le rappel de la pureté et la confiance stable
Le plus important est de s'entraîner aux trois qualités que sont l'image claire, le rappel de la pureté et la confiance stable.
1. L'image claire
La visualisation du support et de ce qui est supporté apparaît mais elle est dépourvue d'existence réelle. Elle est intensément claire et pourtant libre de pensée. Elle est félicité mais sans saisie. C'est la personnification de l'indivisible essence du dharmakāya, de la forme du sambhogakāya et de l'activité du nirmāṇakāya. C'est une union qui, comme un arc-en-ciel ou le reflet de la lune dans l'eau, apparaît distinctement tout en étant parfaitement complète. Entraîner ainsi son esprit en un seul point, c'est s'entraîner à l’image claire.
2. Le rappel de la pureté
Le support et ce qui est supporté, les déités principales et celles de leurs entourages avec leurs visages, leurs mains, leurs attributs, leurs tenues et tous les autres détails ne sont ni ordinaires, ni dotées d’une existence indépendante. Ce sont les qualités du bouddha du dharmākaya qui se manifeste comme le sceau symbolique. La présence éveillée primordiale, la nature de bouddha, la grande union inconditionnée et indivisible de la luminosité profonde, n'est jamais dépourvue des vingt-cinq qualités immaculées du fruit. Tout comme le soleil et ses rayons, elles sont primordialement au-delà de la rencontre et de la séparation. Elles se manifestent sous la forme de divers sceaux symboliques. Reconnaître cela est appelé le rappel de la pureté.
3. La confiance stable
Il ne s'agit pas d'une notion conceptuelle qui consisterait à imaginer ce qui n’existe pas. Il s'agit plutôt de l'état naturel primordial de la pureté originelle, la grande liberté d'élaboration, l'état au-delà de la servitude et de la libération qui a toujours été présent en tant que protecteur primordial qui se manifeste de lui-même, la grande félicité souveraine omniprésente. Être profondément convaincu de cela, sans être affecté par les conditions ordinaires et rester stable comme un vajra, c'est s'entraîner à la confiance stable.
Si vous possédez ces trois qualités, votre pratique de la phase de développement deviendra une voie authentique. Dans le cas contraire, visualiser les déités comme des formes intrinsèquement existantes avec des bouches, des yeux et des oreilles revient à superposer sur soi-même la forme des êtres de sagesse qui résident dans la vaste étendue pure et éveillée. C'est imaginer quelque chose qui n'existe pas. C'est simplement une imitation qui n'est en rien l'authentique fierté du Mantrayāna insurpassable dont il est question ici.
Les trois Êtres, ou Sattva
Tous les phénomènes constitués d’agrégats, d’éléments et de sources sensorielles sont l'expression naturelle et dynamique de l'esprit éveillé ultime. Depuis le tout début, ils ont toujours été la roue des déités, dotée des trois sièges.[2] S'entraîner à la vérité relative supérieure, en accord avec l'état naturel authentique, c'est s'entraîner à l'être de samaya.
L'espace fondamental et la sagesse primordiale indivisibles, qui n'ont jamais été séparés des cinq qualités immaculées du fruit - la vérité ultime supérieure – sont naturellement présents en tant que force de vie essentielle de la sagesse originelle. C'est cela l'être de sagesse.
Ces deux vérités supérieures ne sont pas séparées l'une de l'autre. Par nature, elles ne sont pas différentes. Cette indivisibilité apparaissant comme l'essence du samādhi est l'être de samādhi.
Ceux dont l'esprit est vaste et qui réalisent que ces trois sattva ont la même saveur, inséparables dans l'étendue de la vraie nature intrinsèque, n'ont pas besoin de passer par les élaborations d'une transmission de pouvoir, d’un sceau, d'une invitation et ainsi de suite. Cependant, nombreux sont ceux qui n'ont pas une compréhension aussi profonde. C'est pourquoi, afin de purifier leur fixation sur le fait de voir la déité comme étant séparée d'eux-mêmes, ils devraient se visualiser comme l'être de samaya, la déité, puis inviter l'être de sagesse depuis l'espace fondamental. Ce dernier confère la transmission de pouvoir, la scelle, puis se dissout inséparablement dans l'être de samaya. Une fois que les offrandes, les louanges, etc., ont été accomplies, les pratiquants devraient alors s'engager dans la récitation du mantra tout en effectuant les visualisations du samādhi de l’émanation et de la réabsorption de rayons lumineux, etc.
La présentation des offrandes
Ici, dans ce contexte du Mantrayāna extraordinaire et insurpassable, les offrandes et les différentes étapes de l'activité se distinguent par leur supériorité vis à vis des véhicules inférieurs. Par exemple, les quatre offrandes - extérieures, intérieures, secrètes et celle de l’ainsité - sont en lien avec le fait de prendre les quatre transmissions de pouvoir comme voie.
Les offrandes extérieures
Les offrandes extérieures des plaisirs sensoriels sont en lien avec la transmission de pouvoir du vase en tant que voie, ainsi qu'avec la phase de développement. Tous les objets qui apparaissent extérieurement, ce qui est vu, entendu et ainsi de suite, sont des apparences vides, semblables à des illusions. Ils se manifestent sous la forme de déesses d'offrandes telles que Vajrarūpā (la dame de Vajra de la Forme), et sont savourés et appréciés à la manière du divin qui se délecte du divin, dans un déploiement illusoire libre de toute saisie. Ainsi, les deux accumulations sont parachevées comme une illusion magique.
Les offrandes intérieures
Les offrandes intérieures d'amṛta, de rakta, de torma et autres sont les offrandes de substances de samaya. Grâce à la discipline yogique qui consiste à les apprécier sans aucune notion de propreté ou de saleté, sans acceptation ni rejet, les éléments purs des canaux subtils, des souffles subtils et des gouttes essentielles s'accroissent. C'est une aide sur la voie de la transmission de pouvoir secrète.
Les offrandes secrètes de l'union et de la libération
Grâce à l'épouse de sagesse ou karma-mudrā, le pratiquant s'engage sur la voie de l'union du seigneur et de la dame, la voie de la troisième transmission de pouvoir, l'immuable sagesse primordiale qui se fond en félicité et épuise complètement les pensées conceptuelles au sein de l’espace fondamental de la base.
L'offrande insurpassable la plus secrète de l'ainsité
L'offrande insurpassable la plus secrète de l'ainsité, c'est le « laisser être », de façon égale, au sein de la sagesse primordiale de la quatrième transmission de pouvoir. C'est l'essence de la luminosité ultime, l'état naturel primordial, l'ainsité libre de toute élaboration, qui transcende à la fois l'offrande et la personne qui offre.
Ainsi, les quatre offrandes du Mantrayāna inégalé sont nettement supérieures aux autres voies par la félicité qu'elles engendrent et la rapidité de leurs effets.
Toutes ces offrandes émanent de nous. Elles nous sont ensuite présentées en retour, comme cela se fait dans la pratique de « Se délecter des Émanations.[3] ». Libre de toute saisie quant à la séparation entre celui qui offre et l'offrande, elles sont appréciées dans un état d'égalité non duelle. C'est ainsi que la présentation des offrandes est une pratique cruciale pour développer la force du samādhi illusoire.
Les quatre clous qui consolident la force vitale
1. Le clou de la concentration sur la déité
Ici, vous vous entraînez à la pratique de la forme de la déité qui possède les trois qualités mentionnées ci-dessus : clarté, pureté et stabilité. Méditer sur cela en se concentrant en un seul point est le moyen inégalable d'accomplir le repos calme (śhamatha) du mantra.
2. Le clou du mantra de l'essence
Vous êtes la déité en tant qu'être de samaya et vous visualisez dans le centre de votre cœur l'être de sagesse, qui vous ressemble, mais sans attributs ni tenue. C'est la célèbre tradition du Filet secret de l'illusion. Dans certaines traditions, vous visualisez l'être de sagesse sous la forme d'un attribut ou d’un emblème des mains. Quoi qu'il en soit, dans le centre du cœur de l'être de sagesse, vous visualisez l'être de samādhi - la syllabe-germe - avec la guirlande du mantra. En vous concentrant sur ce point sans distraction, vous effectuez la récitation du mantra. Cela peut se faire sous forme de récitation mentale, de récitation avec le souffle subtil, de récitation verbale ou d'autres manières de réciter. Récitez le mantra comme le flot d'une rivière, sans l'interrompre par d'autres paroles et sans faire l'erreur de réciter trop fort ou trop doucement, trop vite ou trop lentement, etc. C'est le moyen d'invoquer la force vitale de la déité de sagesse à partir de son centre vital. Le mantra lui-même est la parole de vajra de tous les tathāgata manifestés dans une forme. C'est pourquoi il a le pouvoir inconcevable d’amener l'accomplissement sans entrave des activités et des réalisations. Il est important de développer une profonde confiance en cela.
3. Le clou de l'activité d'émanation et d'absorption
Sachant que les apparences, les sons et les pensées sont le maṇḍala de la déité, du mantra et de la nature intrinsèque, vous visualisez des rayons de lumière émanant et se réabsorbant dans la syllabe-germe de la force vitale et dans la guirlande du mantra et ainsi de suite. En ajustant les visualisations, vous accomplirez le double but, pour votre propre bienfait et celui des autres, exactement comme vous le souhaitez.
La nature ultime de l'esprit est l’union de la vacuité et de la compassion. Les activités éveillées en sont l'expression naturelle et dynamique. Quelle que soit l'activité sur laquelle vous souhaitez vous concentrer, comme la pacification ou l'émanation, vous pouvez l'accomplir en ajustant les visualisations en fonction de votre intention spécifique. Par exemple, lorsque vous vous engagez dans une activité de pacification, la syllabe de la force vitale, la guirlande du mantra et les rayons de lumière sont de couleur blanche et ont la nature de l'amrta. Lorsque vous vous engagez dans une activité d’enrichissement, ils sont de couleur jaune et apportent une pluie de joyaux. En ajustant ainsi la visualisation de l'émanation et de l'absorption, les huit peurs peuvent être apaisées, les six richesses augmentées et ainsi de suite. C'est ainsi que les visualisations peuvent être adaptées pour accomplir chacune des activités illimitées souhaitées.
Cependant, tout ne peut pas être accompli en se concentrant uniquement sur les visualisations. Les kāya, les sagesses primordiales, les actions éveillées et les activités sont naturellement présents dans l'état naturel lumineux depuis le tout début. Ils sont l'expression dynamique de la sagesse primordiale qui accomplit l'activité. Cette sagesse se manifeste spontanément et naturellement, sans pensée ni intention, comme l'inconcevable activité éveillée du Filet illusoire et influence les êtres en fonction de leurs besoins. Puisque c'est la vacuité qui se manifeste en tant qu’émergence interdépendante, les résultats se produiront immanquablement. Développez une confiance totale en cela !
En outre, l'accomplissement des activités illimitées des êtres éveillés se fonde sur le fait que toutes les apparences et tous les sons se manifestent comme les trois maṇḍalas. Ceci est en soi le rayonnement naturel et sans entrave du grand secret primordial - la nature de bouddha - la grande félicité innée et co-émergente qui se manifeste de multiples façons. Tout, les phénomènes conceptuels composés des agrégats, des éléments et des sources sensorielles, est en essence les trois vajra innés et primordialement présents. Avec cette certitude, vous devez comprendre que lorsque vous pratiquez, vous ne faites qu'amener cela à votre esprit. Ne pensez pas que les phénomènes qui étaient auparavant impurs ont été en quelque sorte transformés et soudainement purifiés par la pratique.
4. Le clou de l'esprit de sagesse immuable
Comme nous l'avons déjà dit, les visualisations, les récitations et autres ne sont pas des créations conditionnées qui proviennent de l'esprit conceptuel. Elles sont au contraire l'expression naturelle et dynamique de la nature intrinsèque ultime. Elles sont la grande égalité immaculée, c’est-à-dire que toutes les apparences possibles se manifestent comme la base et sont présentes comme le grand maṇḍala qui s’élève de lui-même. En cela, il n'y a pas la moindre conception dualiste. Il n'y a pas de notions de soi et d'autrui, de samaya et d'êtres de sagesse, de but à atteindre et d'acte à accomplir, de pur et d'impur. Dans l'étendue de l'égalité non duelle, le saṃsāra et le nirvāṇa sont tous deux primordialement éveillés. Une fois cette question tranchée de manière décisive par la vue, la pratique devient un processus d'accoutumance et de familiarisation avec cela. Si votre pratique est imprégnée de cette vision profonde de l'état naturel, quel que soit le type de déité que vous pratiquez, qu'il s'agisse d'un être de sagesse ou d’un être mondain, vous ne vous égarerez jamais. De plus, votre pratique deviendra la cause immédiate et insurpassable de la réalisation suprême.
Les quatre phases de l'approche et de l'accomplissement
Dans le contexte de l'approche de la base[4], le premier jour de votre pratique, vous préparez les substances et les objets, puis vous effectuez une fois le rituel. C'est la phase d'approche. Par la suite, pendant le nombre de jours que dure votre pratique, durant la première moitié de la pratique, vous vous concentrez sur l'émanation et l'absorption de rayons de lumière blanche, purifiant ainsi les fautes et les obscurcissements. C'est la phase d'approche intime. Durant la seconde moitié de la pratique, vous vous concentrez sur l'émanation et l'absorption de rayons de lumière rouge, afin d'amener les accomplissements vers vous. C'est la phase d'accomplissement. Le dernier jour, vous rassemblez en vous des rayons de lumière bleu foncé, pour recevoir les accomplissements. C'est la phase du grand accomplissement.
Quand ces quatre phases sont appliquées à une même session de pratique, le début du rituel jusqu'à l'étape des trois samādhi constitue l'approche ; se visualiser comme la déité principale est l'approche intime ; visualiser l'épouse de sagesse, bénir son lieu secret et visualiser l'ensemble des déités de l'entourage constituent l'accomplissement ; et conférer la transmission de pouvoir, sceller, inviter les êtres de sagesse et ainsi de suite, jusqu'à la récitation, les offrandes et les louanges et ainsi de suite - en d'autres termes, tous les autres aspects du rituel - sont le grand accomplissement. C'est ainsi que l'explique le Tantra du yoga de Kīlaya.
Lorsque vous effectuez les activités de conclusion, telles que l'offrande de la fête (tsok) et l'offrande de la torma, tous les invités à qui vous les offrez ont la nature du sugatagarbha. Ils sont tous identiques, étant le corps de la grande félicité, primordiale et spontanément présente. Pour l’instant, selon qu'ils sont ou non pris dans le cocon de l'illusion adventice et dualiste, ils apparaissent sous toutes sortes de formes pures et impures. Pourtant, quelle que soit leur apparence, ce n'est pas ainsi qu'ils sont en réalité. Par exemple, que vous le réalisiez ou non, tous les phénomènes conditionnés sont temporaires par nature. De même, du point de vue de la réalité des choses, la nature intrinsèque de tous les invités est la libération primordiale qui se manifeste comme le mudra symbolique dans un inconcevable déploiement d'émanations, comme les principales déités et leur entourage, leurs émanations, leurs serviteurs, leurs émissaires, leurs messagers et ainsi de suite, afin d'influencer les êtres selon leurs besoins.
En réalité, les déités du maṇḍala sont au-delà de toute distinction hiérarchique. Ainsi, libre de toute notion de ce type, vous devriez visualiser la torma du rassemblement et d’autres offrandes, qui sont par essence la pure amṛta de sagesse, comme les substances de samaya intérieures du Mantrayāna secret - à savoir les cinq viandes, les cinq amṛtas et ainsi de suite. Lorsque vous les offrez, imaginez qu’elles sont reçues dans l'étendue de l'égalité non-duelle, libre de toute fixation dualiste, des notions de propreté et de saleté, d'acceptation et de rejet. Pensez qu'en résultat, les deux accumulations sont temporairement parachevées, les deux obscurcissements sont purifiés et tous les obstacles sur le chemin de l'éveil sont dissipés, tant pour vous que pour tous les autres. Pensez qu'au niveau ultime, ceci est une aide sur la voie de la libération, au sein d'un même rassemblement dans le royaume de la Pureté inégalée[5], le déploiement du grand secret.
En outre, lorsque vous obtenez des accomplissements, vous devez comprendre qu'en réalité, la déité et vous-même n'êtes pas séparés. Néanmoins, au sein de la simple illusion relative qui est comme une apparition magique produite par un magicien, grâce au mécanisme des diverses pratiques sur la déité, le mantra et le samādhi, tous les accomplissements suprêmes et ordinaires sont directement obtenus comme un trésor dans la paume de votre main. Tel est le pouvoir inconcevable de la production conditionnée. Vous devez avoir confiance en cela, comprenant que c'est ainsi que les choses sont réellement.
Dans la phase finale de dissolution, vous dissolvez l'ensemble de la roue du maṇḍala du support et de qui est supporté dans la luminosité et vous demeurez dans l'égalité. Au moment de la mort, les éléments se dissolvent l'un après l'autre et, à la fin, les quatre-vingts états de pensée fondamentaux, déclenchés par le souffle subtil, par l'essence blanche et l'essence rouge, cessent. C'est alors que se manifeste pleinement la sagesse primordiale lumineuse qui est au-delà de la pensée, libérée de tous les obscurcissements et de tous les voiles, comme la lune qui se lève dans un ciel clair d'automne. Vous pratiquez la phase de dissolution afin d'amener sur la voie le processus qui se produit au moment de la mort. Vous émergez à nouveau de cet état et prenez la forme de la déité de l'union lumineuse. Vous visualisez toutes les apparences et tous les sons comme la roue de la déité, et ainsi, vous éliminez les extrêmes de la permanence et du néant. Vous concluez ensuite par des prières d'aspiration et de bon augure, qui sont la porte d'entrée des moyens habiles du Grand Véhicule insurpassable.
Entre les séances, maintenez en tout temps la fierté divine en vaquant à vos activités habituelles. Il est d'une importance vitale que vous pratiquiez de cette manière, en appliquant pleinement et correctement tous les aspects des préliminaires et de la conclusion car chaque aspect de la pratique a un but et une fonction spécifiques.
De cette façon, votre pratique deviendra l'union de la phase de développement et de la phase d’achèvement, ainsi que l'union des deux accumulations. Visualiser les apparences comme la déité est l'étape du développement, l'aspect des moyens habiles par lesquels l'accumulation des mérites est parachevée et par lesquels les conditions propices aux kāya de la forme sont mises en place. La phase d'achèvement consiste à demeurer complètement libre de toute saisie d'une déité réellement existante et à reconnaître que toutes les apparences ont la nature de la luminosité innée. C'est ainsi que l'accumulation de la sagesse est parachevée et que les conditions propices au dharmakāya ultime sont mises en place.
Tous ces phénomènes apparents et conceptuels qui semblent si réels ne sont que des apparences superficielles si elles ne sont pas examinées. Ceci est la vérité relative. La vacuité est la vérité ultime, l'état naturel dans lequel on ne perçoit pas la moindre trace d'existence véritable. Ces deux vérités – les apparences et la vacuité – ne sont, elles-mêmes, pas séparées. Tout ce qui apparaît, comme la forme, est vide et pourtant, au sein même de la vacuité, tout l'éventail des phénomènes interdépendants apparaît sans entrave, sans s'éloigner de la nature innée.
Vous devez décider que l'espace fondamental des phénomènes - l'union de l'apparence et de la vacuité - libre d'imputations et de doutes, est la vue profonde ultime et finale libre d'affirmations. Ensuite, vous devez vous entraîner à demeurer simplement de façon égale au sein de cet état, dans lequel il n'y a rien à retirer ni à ajouter, rien à accepter ni à rejeter. Au fur et à mesure que vous en faites l'expérience directe, toutes les élaborations conceptuelles cessent et vous parvenez à la réalisation de la grande Voie du milieu, la base au-delà des extrêmes. Ces myriades d'apparences ne sont que le rayonnement naturel de l'esprit et la nature de l'esprit est vide, par essence non née. La clarté est la caractéristique qui définit l'esprit, tandis que la vacuité est sa nature intrinsèque. Ces deux qualités sont primordialement indivisibles, au-delà de la rencontre et de la séparation. Elles constituent la grande égalité, une union qui, par essence, n'apparaît pas, ne demeure pas et ne disparaît pas, l'état suprême qui transcende l'esprit conceptuel. Une fois ceci établi avec certitude, entraînez-vous à demeurer naturellement dans cette vaste étendue innée et sans entrave, sans vous laisser distraire, ni méditer intentionnellement. En pratiquant de cette manière, tous les concepts s'arrêteront. C'est la pratique de la voie du Mahāmudrā, le Grand Sceau.
Tous les phénomènes du saṃsāra et du nirvāṇa sont parfaits et complets dans l'étendue de la présence éveillée-bodhicitta. La nature de l'esprit est par essence vide, c'est le dharmakāya. Sa nature est la luminosité, c'est le sambhogakāya. L'expression dynamique sans entrave de la présence éveillée est le nirmāṇakāya. Les trois kāya, tous au-delà de la rencontre et de la séparation, sont par essence primordialement éveillés du fait de leur nature même. L'objet, l'espace fondamental vide et le sujet, la sagesse primordiale éveillée, ont toujours été au-delà de la rencontre et de la séparation. Telle est la caractéristique de la présence éveillée vide, une nudité translucide dans laquelle tous les phénomènes s’épuisent. Maintenir l'éclat naturel de cette présence éveillée vide tout en restant libre des concepts les plus subtils de lutte, d'effort, d'espoir ou de peur, est le fruit, la Grande Perfection primordialement libérée.
En gardant cela à l'esprit, considérons ce qui différencie le sujet de l'objet, le lieu des attachements et des imputations de l'esprit dualiste. C'est bien le sujet qui perçoit la vérité relative. Quelle que soit l’acuité ou le raffinement du sujet ou la profondeur de l'objet, ce ne sont que des élaborations conceptuelles de l'esprit conditionné. Par conséquent, ils ne pourront jamais arrêter les concepts de la fixation dualiste.
Ceux-ci ne sont pas séparés : l'objet qui est observé, celui qui le conceptualise et la réalisation elle-même. Par essence, ils forment une égalité ineffable. En résolvant cette question, vous voyez l'état naturel adamantin, totalement dépourvu de tout concept de ce qui est vu, de celui qui voit et ainsi de suite. Inexprimable, inconcevable et ineffable, il est vu à la manière de « ne pas voir », comme « voir » le centre de l'espace. C'est la sagesse primordiale du sujet percevant la vérité ultime.
Dans un sūtra, le Vainqueur Transcendant a dit :
Comprenez que l'ainsité est au-delà des mots, impossible à décrire.
La véritable nature des choses est comme le ciel,
Complètement libre des rouages de l'esprit conceptuel,
La plus grande des merveilles, sacrée et sublime.
Et La louange de Rāhula à la Mère transcendante proclame :
Inconcevable et inexprimable, au-delà de la pensée, Prajñāpāramitā.
Non née, incessante, l'essence même de l'espace.
Pourtant, elle peut être expérimentée comme la sagesse de notre propre présence éveillée.
Hommage à la mère des bouddhas du passé, du présent et du futur !
De telles déclarations peuvent donc fournir une indication. L'état naturel se trouve au sein de la sagesse primordiale de l'équilibre méditatif des êtres nobles. Cependant, il est possible de s'en approcher en appliquant les instructions quintessentielles de la lignée et en s'appuyant sur la compassion du gourou et sur votre propre dévotion. En réunissant ces causes et conditions favorables, même dans votre état actuel d'être ordinaire, ce mode d’entraînement est à votre portée.
Cela vient du fait que la nature intrinsèque peut apparaître dans votre esprit sous la forme d'une image abstraite, comme dans l'exemple du reflet de la lune à la surface de l'eau. C'est ce qui est appelé un exemple de la sagesse primordiale. Comme il est crucial que la nature intrinsèque soit au-delà de toute élaboration, même lorsqu'une idée abstraite de la nature intrinsèque apparaît dans votre esprit, un état d'esprit au-delà de toute élaboration s'élève. Bien entendu, cela ne fait pas de vous un être noble car vous ne vous êtes pas encore débarrassé des obscurcissements associés à votre niveau. Par exemple, une personne sur la voie de la vision, qui réalise directement la luminosité ultime, ne devient pas un bouddha, car elle n'a pas encore purifié les souillures dont elle doit se débarrasser sur le chemin de l'entraînement.
La nature intrinsèque n'est pas quelque chose qui apparaît soudainement. C'est plutôt quelque chose qui est déjà présent de manière primordiale et qui est montré à l'étudiant, qui doit ensuite se familiariser avec elle. Lorsque vous êtes en équilibre méditatif, maintenez cet état sans rien chercher à ajouter ou retirer, obtenir ou rejeter. Dans l'après-méditation, appliquez-vous aux innombrables méthodes pour accumuler et purifier, qui conduisent à l'union des deux accumulations. En continuant ainsi à éliminer les souillures qui obscurcissent votre élément naturel, votre perception deviendra de plus en plus pure. Progressivement, vous rejoindrez directement la Sagesse primordiale unifiée des êtres nobles. Tous les sūtra et les tantra du sens définitif s'accordent sur ce point.
Avec le Mantrayāna insurpassable, il n'est pas nécessaire de subir les épreuves et les austérités qu'exige la voie des sūtra. Au contraire, dès le départ, vous possédez la vision de la sagesse primordiale qui s’élève d’elle-même, comprenant qu'il ne s'agit pas d'un phénomène conditionné créé avec effort, mais que cette sagesse est présente de manière primordiale en tant que nature inconditionnée et intrinsèque de toutes choses. Cette identité souveraine dénuée de parties, universelle et qui imprègne l'ensemble de l'existence et de la paix, est la force vitale même de tout le saṃsāra et de tout le nirvāṇa. Elle est mise en évidence de façon claire et directe par les moyens habiles et profonds du mûrissement et de la libération, puis reconnue avec certitude comme la sagesse de Samantabhadra du dharmakāya ; telle est la façon de s'y entraîner. C'est ce que signifie, dans le véhicule des moyens habiles, faire du fruit la voie et obtenir l'accomplissement.
De cette manière, toute apparence et toute existence sont ramenées dans l'étendue de la grande égalité pure. La souffrance devient alors l'éveil et la cause de la souffrance devient l'essence de la vérité de la voie. Des nuées de la grande Bodhicitta emplie de félicité, où aucune impureté réellement existante ne peut être trouvée, même en s'acharnant à en rechercher, se manifestent comme la pureté illimitée de la roue des déités ; et les concepts ordinaires sont ainsi liés dans l'espace fondamental. Il s'agit d'une pratique extraordinairement habile qui est libre de toute fixation conceptuelle sur la méditation, la conduite et le fruit qui seraient distincts les uns des autres. Grâce à cette pratique, de nombreux éons d'accumulations sont rassemblés à chaque instant. En conséquence, les personnes dotées de facultés aiguisées et d'une chance suprême se fondent directement dans l'état unifié de Vajradhara en l'espace d'une seule vie dans cet âge dégénéré.
Bien qu'il soit présent en tant qu'essence, l'élément pur de la sagesse primordiale ne se manifeste pas en raison de la force écrasante des tendances habituelles de l'esprit conceptuel illusoire, poussées par les souffles karmiques impurs. C'est ainsi que sont les choses pour un être animé, dans le contexte de la base.
Lorsque l'antidote, la luminosité innée de la sagesse primordiale, se mêle aux phénomènes samsariques (ce qui doit être purifié) et apparaît sous la forme de la voie (ce qui purifie), les aspects grossiers de l'esprit impur et des souffles karmiques subtils sont dominés. Les fonctions des souffles karmiques subtils et celles de la sagesse primordiale entrent alors en compétition. C'est l'étape de la voie des pratiquants.
Lorsque l'antidote est maîtrisé, même les plus infimes perturbations de l'esprit impur et des souffles subtils sont éliminés sans laisser de traces. À ce stade, la seule chose qui se manifeste est le rayonnement naturel de la sagesse primordiale et de son pur souffle subtil. C'est le fruit final.
Ainsi, du point de vue de l'analyse relative et conceptuelle, trois étapes sont définies, basées sur la purification progressive des obscurcissements temporaires et la manifestation des qualités. Cependant, du point de vue de l'analyse finale et ultime, ces trois périodes sont indivisibles, elles sont toutes d'une même saveur dans l'étendue de la grande égalité naturelle. Elles ne sont pas établies, de quelque manière que ce soit, comme des phénomènes dualistes, comme le pur et l'impur C'est pourquoi il est dit que le saṃsāra et le nirvāṇa sont primordialement éveillés dans l'étendue de la bodhicitta non duelle. En effet, au niveau de la grande félicité spontanément parachevée, il en est ainsi, en cet instant même. Il est d'une importance cruciale que vous compreniez ce point.
J’ai laissé de côté les explications verbeuses,
Pour offrir à mes frères et sœurs au destin excellent et aux buts similaires,
Cette pousse d'orge qui condense le sens jusqu'à son noyau vital.
Acceptez-la comme une nourriture pour le corps de votre expérience.
Maintenant que nous avons obtenu le navire des libertés et des richesses
Et le gouvernail des instructions directes du gourou,
Si nous ne nous efforçons pas de traverser l'océan du saṃsāra,
Nous dériverons sans fin sur les vagues de la souffrance.
Les guirlandes des fleurs de la jeunesse se fanent en un clin d’œil.
L'ombre inéluctable du Seigneur de la mort approche à grands pas.
La durée de notre vie est comme la danse de l'éclair : incertaine et instable.
Alors vite, toujours plus vite, réveillons les troupes de la diligence !
Maintenant que nous avons la liberté de pratiquer le Dharma,
Si nous pouvons nous détourner des quêtes insignifiantes de l'illusion,
Nous avons cette unique chance d'accomplir ce qui a vraiment du sens, le sublime Dharma.
Si nous échouons, nous le regretterons certainement plus tard.
La vertu du début est de se détourner du saṃsāra.
La vertu du milieu est de s'enraciner dans une pratique solitaire.
La vertu de la fin est de dévoiler le trésor du double bénéfice.
Puissions-nous avoir la chance de voir nos souhaits exaucés conformément au Dharma !
Moi, le moine illusionné Gyurmé Péma Namgyal, j'ai donné cette explication à un frère et une sœur de vajra au pur samaya, un conseil rafraîchissant pour la pratique dirigée en un point qu'ils se sont engagés à entreprendre. J'ai surtout voulu qu'elle soit facile à comprendre et j'ai donc utilisé un langage concis pour écrire immédiatement ce qui me venait à l'esprit. Grâce à cette vertu, que la bannière de la victoire de la pratique soit toujours ferme et que notre pratique porte les fruits des deux réalisations. Sarva maṅgalaṃ. Que tout soit favorable !
| Traduit par Samye Translations (trans. Laura Swan et Peter Woods, éd. Libby Hogg et Liz Miller), 2022. Traduit par le comité de traduction française Rigpa sur la base de la traduction anglaise, 2024.
Bibliographie
Édition tibétaine
Zhe chen rgyal tshab 'gyur med pad+ma rnam rgyal. "las dang po pa la phan pa'i bskyed rdzogs kyi go don phyogs mtshon nyung gsal go bder brjod pa." Dans gsung ʼbum padma rnam rgyal. Paro: Ngodup, 1975–1994. Vol.17: 271–289
Source secondaire
Jamgön Mipham Rinpoche, Luminous Essence (L'Essence lumineuse). Comité de traduction Dharmachakra Ithaca, NY : Snow Lion Publications, 2009.
Version : 1.0-20241121
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Comme l'explique Jamgön Mipham Rinpoché (2009, 28) dans son traité L'Essence lumineuse (spyi don 'od gsal snying po) : « L'entraînement dévoué [ou pratique d'aspiration] implique une simple méditation sur les caractéristiques générales, sans avoir parachevé l'absorption. Cela engendre la capacité d'actualiser la voie authentique dans le courant de son être et comporte l'avantage d'accomplir diverses activités temporaires. La perfection définitive [ou : perfection exacte] se réfère à une voie où la méditation est parachevée dans les cinq pratiques graduelles, comme la grande vacuité, telles qu'elles se rapportent aux étapes de la mort, de l'état intermédiaire et de la naissance. Sur la base de cette voie, les niveaux des quatre détenteurs de la connaissance sont parachevés ». ↩
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Les quarante-deux déités paisibles des trois sièges ou catégories sont les suivantes : 1) les agrégats et les éléments sont les sièges des cinq bouddhas masculins et des cinq bouddhas féminins et sont appelés le siège des bouddhas ; 2) les facultés sensorielles et leurs objets sont les sièges des huit bodhisattvas masculins et des huit bodhisattvas féminins, ainsi que des six munis et sont appelés le siège des bodhisattvas; 3) les membres (bras et jambes) sont les sièges des déités courroucées masculines et féminines et sont appelés le siège des déités courroucées. ↩
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Le délice des émanations (Tib. 'phrul dga', Skt. nirmāṇarataya) est l'un des royaumes célestes du royaume du désir. Les dieux de ce royaume créent et savourent leurs propres objets de plaisir. ↩
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Tib. gzhi bsnyen, « L'approche de la base». ↩
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Tib. 'og min, Skt. Akaniṣṭha. Le royaume pur inégalé. ↩