La maison des traductions du bouddhisme tibétain
ISSN 2753-4812
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Madhyamaka, Dzogchen et Mahāmudrā

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La perception pure à l’égard du Madhyamaka, du Dzogchen et du Mahāmudrā[1]

par Shabkar Tsokdrouk Rangdrol

Je rends hommage au Seigneur du Dharma – notre enseignant, le Bouddha –,
Et aux détenteurs des enseignements, les siddhas érudits de l’Inde et du Tibet.
Accordez vos bénédictions afin que l’essence des enseignements –
Le Madhyamaka, le Dzogchen et le Mahāmudrā – puisse se diffuser et s’amplifier.

Pour le Dzogchen, saṃsāra et nirvāṇa sont parfaits au sein de l’esprit.
Le Mahāmudrā est libre d’abandon et d’adoption à l’égard de l’existence et de la libération.
Le Madhyamaka est affranchi des huit extrêmes de l’élaboration conceptuelle[2].
Ces trois vues sont depuis longtemps célèbres au Tibet.

Selon Réchoung Dordjé Drak, le fils de cœur de Milarépa,
La vue du Dzogchen est au-delà de la partialité et des préjugés ;
La vue du Mahāmudrā est au-delà des preuves et réfutations ;
La vue du grand Madhyamaka est au-delà de l’identification.

Le Seigneur du Dharma Tsangpa Gyaré[3] disait quant à lui
Qu’il se baignait dans l’assurance de la vue du Dzogchen,
Voyait l’essence de la vue du Mahāmudrā
Et dormait dans la vue du grand Madhyamaka.

Enfin, selon le grand paṇḍita Lobzang Chögyen[4],
Pour un yogin doté de connaissance et d’expérience,
Toutes les vues comme celles du Madhyamaka, du Dzogchen et du Mahāmudrā,
Quand on les analyse, se révèlent n’avoir qu’une seule et même intention.

Alors, je me suis entraîné à la perception pure et j’ai pratiqué ce que j’ai pu
Des enseignements du Madhyamaka, du Dzogchen et du Mahāmudrā.
Puissent les générations à venir s’entraîner également à la perception pure
Et, grâce à leur pratique, quelle qu’elle soit, atteindre l’éveil !


| Traduit en français par Vincent Thibault (2024) sur la base de la traduction anglaise de Rachel Pang (2014, publiée sur Lotsawa House en 2023), avec consultation du texte tibétain sur certains points.


Bibliographie

Édition tibétaine

Zhabs dkar tshogs drug rang grol. Zhabs dkar tshogs drug rang grol kyi bka' 'bum. New Delhi: Shechen Publications, 2003. Vol. 2: 236–237

Sources secondaires (en anglais)

Pang, Rachel H. “The Rimé Activities of Shabkar Tsokdruk Rangdrol (1781-1851)”, Revue d’Etudes Tibétaines, no. 29, Avril 2014, pp. 5-30.

Ricard, Matthieu. The Life of Shabkar: The Autobiography of a Tibetan Yogin. Albany: State University of New Tork Press, 1994.

Source secondaire (en français)

Shabkar. Autobiographie d’un yogi tibétain, traduit par Matthieu Ricard et Carisse Busquet (Plazac : Padmakara, 2014).


Version : 1.0-20241008


  1. Le texte original ne comporte pas de titre ; celui-ci fut ajouté lors de la traduction.  ↩

  2. Les huit extrêmes de l’élaboration conceptuelle (spros pa'i mtha' brgyad) : la production (skye), la cessation ('gag), la permanence ou l’éternalisme (rtag), l’inexistence ou le nihilisme (chad), les allées ('gro), les venues ('ong), la singularité (gcig) et la pluralité ou diversité (tha dad).  ↩

  3. Tsangpa Gyaré Yéshé Dordjé (1161–1211) fut le fondateur du monastère de Drouk. Voir https://www.lotsawahouse.org/tibetan-masters/tsangpa-gyare-yeshe-dorje/.  ↩

  4. Paṇchen Lobzang Chökyi Gyaltsen (1570–1662) était le premier ou quatrième Paṇchen Lama (selon la façon de compter). Voir https://www.lotsawahouse.org/tibetan-masters/lobzang-chokyi-gyaltsen/.  ↩

Shabkar Tsokdrouk Rangdrol

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