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ISSN 2753-4812
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Les quatre traditions du Dharma au Tibet

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Les quatre traditions du Dharma au Tibet

par Mipham Rinpoché

Les adeptes nyingmapas des mantras secrets mettent l’accent sur le tantra au sens propre[1].
Ils cherchent la vue la plus élevée et prennent plaisir à une conduite stable.
Nombreux sont ceux qui atteignent les niveaux des vidyādharas et les accomplissements,
Et nombreux sont les mantrins dont le pouvoir excède celui des autres.

Les adeptes kagyüpas, ces protecteurs des êtres, insistent sur la dévotion.
Nombre d’entre eux trouvent que de recevoir les bénédictions de la lignée suffit ;
Ils sont aussi nombreux à parvenir aux accomplissements grâce à leur pratique diligente.
Ils sont comparables aux Nyingmapas, avec lesquels ils se mêlent volontiers.

Les Riwo Gendenpas[2] privilégient l’approche des érudits.
Ils apprécient la méditation analytique, se plaisent aux débats,
Et impressionnent tout le monde avec leur conduite élégante et exemplaire.
Ils sont populaires, prospères, et persévérants dans leur apprentissage.

Les glorieux Sakyapas privilégient l’approche et l’accomplissement.
Nombre d’entre eux sont bénis par le pouvoir de la récitation et de la visualisation;
Ils valorisent leurs propres méthodes, et leur pratique régulière est excellente.
Quand on les compare aux autres, on voit qu’ils ont quelque chose en commun avec toutes les écoles.

Éma! Même si elles ont vu le jour individuellement,
Les quatre traditions dharmiques du Tibet ont toutes une même source.
Quelle que soit celle que vous suivez, si vous la pratiquez comme il se doit,
Elle peut vous apporter les qualités de l’érudition et de l’accomplissement.

Donc, comme les enfants d’un même père et d’une même mère,
Cultivez la compréhension mutuelle, la dévotion et la perception pure,
Et, tout en vous concentrant sur votre propre tradition, évitez de dénigrer les autres.
Si vous agissez de la sorte, vous servirez aussi les enseignements.

Moi, Mipham, j’ai composé ce texte le trentième jour du premier mois de l’année du singe de feu (1896). Maṅgalam!


| Traduit en français par Vincent Thibault (2024) sur la base de la traduction anglaise d’Adam Pearcey (2016), qui remerciait Alak Zenkar Rinpoché.


Bibliographie

Édition tibétaine

Mi pham. "bod yul chos lugs rnam bzhi." In Mi pham gsung 'bum. 32 vols. Chengdu: Gangs can rig gzhung dpe rnying myur skyobs lhan tshogs, 2007. Vol. 32: 410.


Version : 1.0-20240515



  1. C’est-à-dire le sens plutôt que les mots : le tantra proprement dit (le « continuum ») de la base, de la voie et du fruit, plutôt que les textes. (AZR)  ↩

  2. C’est-à-dire les Guélougpas.  ↩

Mipham Rinpoche

Ju Mipham Namgyal Gyatso

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