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ISSN 2753-4812
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Vue d’ensemble du Bodhicaryāvatāra

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Vue d’ensemble du Bodhicharyâvatâra

par Minyak Kunzang Sönam

L’âchârya Krishnapada distingue trois parties dans le corps du traité. Il explique que les trois premières strophes indiquent les raisons qui ont donné naissance au traité. Le texte enseigne ensuite la conduite des six pâramitâ. Les trois premiers chapitres et celui consacré à la dédicace enseignent la générosité, les quatrième et cinquième chapitres la discipline, et les quatre chapitres suivants les quatre pâramitâ restantes. Enfin, dit-il, le texte se conclut par un hommage, qui est un rappel de la bonté[1]. Il faut néanmoins se rappeler que le principal sujet des trois premiers chapitres est le fait de donner naissance à la bodhicitta, et que la générosité n’est enseignée qu’en sujet complémentaire.

L’âchârya Kalyanadeva divise le texte en trois parties vertueuses : le début vertueux, qui est l’hommage, la partie principale vertueuse, qui continue jusqu’à la dédicace, et enfin la conclusion vertueuse, qui est la dédicace.

D’autres érudits ont par le passé affirmé que les deux premières strophes nous recommandent de ne pas gaspiller les libertés et les avantages, et de donner un sens à notre vie. Le premier chapitre montre ensuite les bienfaits de la bodhicitta ; les deuxième et troisième chapitres indiquent la méthode pour engendrer la bodhicitta ; les quatrième et cinquième chapitres indiquent le moyen de maintenir l’entraînement ; quant à la nature de l’entraînement lui-même, les six pâramitâ, les deux premières sont expliquées dans les cinq premiers chapitres et les quatre dernières, à commencer par la patience, sont enseignées dans les quatre chapitres suivants, celui consacré à la patience et ainsi de suite.

L’âchârya Vairochanarakshita dit que l’explication de bienfaits de la bodhicitta débute à la strophe « Cette forme humaine, libre… » Pourtant, Vibhutichandra, comme dans la plupart des commentaires tibétains, explique, de manière assez logique, que les deux premières strophes révèlent la nécessité d’un support pour la bodhicitta, et c’est cette explication qui sera suivie ici. Ces deux strophes enseignent plus particulièrement tout d’abord le support physique, en expliquant les difficultés à obtenir les libertés et les avantages, puis le support mental en expliquant la difficulté qu’il y a à développer un état d’esprit vertueux.

La suite du texte explique le sujet principal. Comment ? La plus grande partie du texte se conforme aux explications ci-dessus, mais pour entrer un peu plus dans les détails :

  • Il est au début nécessaire de développer l’inspiration et l’enthousiasme envers les enseignements du Mahâyâna, en voyant les bienfaits qu’il y a à donner naissance à la bodhicitta. Le premier chapitre révèle donc ces bienfaits.
  • Ensuite, il nous faut confesser nos méfaits, qui ne nous prédisposent pas à engendrer la bodhicitta, et accumuler du mérite afin de créer les circonstances favorables. C’est ce qu’enseignent les deuxième et troisième chapitres.
  • Après avoir donné naissance à la bodhicitta, la méthode d’entraînement à l’activité comme fondation du grand Éveil est enseignée en termes généraux, puis détaillés. Dans la première perspective, parce que le fait d’être consciencieux est particulièrement important pour s’assurer que notre activité ne dégénère pas, que nous accomplissons des actions positives et évitons les actions négatives, c’est enseigné dans le quatrième chapitre.
  • Après quoi, de manière plus précise, le cinquième chapitre enseigne l’entraînement à la discipline par l’attention et la vigilance lors de la pratique des six pâramitâ.
  • Les quatre pâramitâ restantes, la patience et ainsi de suite, sont ensuite enseignées dans les quatre chapitres suivants.
  • La méthode pour s’entraîner à la générosité, l’entraînement de l’esprit au don de notre corps, de nos possessions et de nos sources de mérite, est expliquée plus particulièrement dans le dixième chapitre.

En d’autres termes, les quatrième et cinquième chapitres enseignent la discipline. La générosité est enseignée dans les strophes concernant les offrandes aux Trois Joyaux et le don du corps, des possessions et des sources de mérite. Bien qu’un chapitre ne lui soit pas spécifiquement consacré, elle est enseignée là dans son intégralité, ainsi que dans le dixième chapitre, par les actions qui concluent le traité, la dédicace des mérites et l’hommage qui est le rappel de la bonté.

Ce traité enseigne donc toutes les étapes du chemin vers l’Éveil, depuis l’entraînement de l’esprit des êtres de capacité inférieure et moyenne – préliminaire à l’entraînement de l’esprit tel que l’abordent les grands êtres – à la naissance de la bodhicitta et à l’entraînement à la conduite d’un bodhisattva. La nature du fruit, la bouddhéité, est également enseignée brièvement dans le neuvième chapitre.

Extrait de « L’Excellent Vase qui dispense les qualités des bodhisattvas » (rgyal sras yon tan bum bzang) par Minyak Kunzang Sonam.

| Traduit en français à partir de l'anglais par Thomas Demarcq et relu par Ane Samten et Sébastien Reggiany, 2007.


Version : 1.2-20220825


  1.  voir chapitre 10, strophe 58.  ↩

Minyak Kunzang Sönam

Śāntideva, author of the Bodhicaryāvatāra

Plus d'infos:

Profils d'œuvre sur BDRC W15659 W19740

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