Éloge d’Uṣṇīṣavijayā
Éloge d’Uṣṇīṣavijayā
par Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö
Oṃ svasti !
Louange à la bienheureuse conquérante,
Née de l’uṣṇīṣa[1] du Tathāgata,
Avec trois visages, huit bras et un sourire paisible,
Ô suprême déesse de sagesse illimitée.
Dès l’instant où nous visualisons ta forme sublime
Et récitons le roi des vidyā-mantras,
Même Yama, le furieux Seigneur de la Mort,
Est contraint de se replier et de s’enfuir au loin.
C’est en te vénérant et en s’en remettant à toi
Que les multitudes de tathāgatas,
Bodhisattvas, sages et vidyādharas
Deviennent de merveilleux maîtres des dix pouvoirs.
Puisque de la même façon, nous chantons
Maintenant tes louanges avec une dévotion intense,
Je te prie de nous accorder le siddhi suprême
De la vie immortelle et de la sagesse primordiale.
Même si ces louanges
Adressées aux trois sublimes déités[2]
Sont dépourvues de l’élégance
Des compositions poétiques,
Celui qu’on appelle Chökyi Lodrö
A prononcé ces mots alors qu’il voyageait
Par bateau au milieu du Gange,
Au noble pays de l’Inde,
Pour répondre à la requête d’un élève fidèle.
Lodrö Chokden[3] a tout couché par écrit.
Puisse la splendeur de la vertu, de l’excellence et de la longévité
Augmenter comme le débit du fleuve Gaṅga.
Sarva maṅgalam.
| Traduit en français par Vincent Thibault (2024) sur la base de la traduction anglaise d’Adam Pearcey (2023), qui remerciait la Khyentse Foundation et le Tertön Sogyal Trust pour leur généreux soutien.
Bibliographie
Éditions tibétaines
'Jam dbyangs chos kyi blo gros. "gtsug tor rnam par rgyal ma la bstod pa/" In 'Jam dbyangs chos kyi blo gros kyi gsung 'bum. 12 vols. Bir, H.P.: Khyentse Labrang, 2012. (BDRC W1KG12986). Vol. 2: 467–468
blo gros mchog ldan (sic). “gtsug tor rnam par rgyal ma la bstod pa.” In mkha' 'gro’i chos mdzod chen mo. 53 vols. Lhasa: Bod ljongs bod yig dpe rnying dpe skrun khang, 2017. Vol. 50: 32
Version : 1.0-20240725
-
La protubérance crânienne d’un bouddha et l’une des trente-deux marques majeures d’un grand être. Témoigne d’une vaste accumulation de mérites. ↩
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Ce colophon arrive à la fin d’une série de trois louanges adressées chacune à l’une des trois déités de longue vie (Tārā blanche, Amitāyus blanc et Uṣṇīṣavijayā), toutes composées à la même occasion. Seule la troisième louange figure dans Le Grand trésor des ḍākinī. ↩
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Dans Le Grand trésor des ḍākinī, ce texte est attribué par erreur à Lodrö Chokden, qui n’en était que le scribe. ↩